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Bretagne (Finistère) Pour un fonds de gestionde la crise laitère

La chambre d’agriculture propose la création d’un fonds régional.

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Face à la volatilité des prix et à l’incapacité de l’Europe à réguler la production laitière, la chambre d’agriculture du Finistère propose d’expérimenter un fonds régional de sécurité financière, d’anticipation et de gestion de crise.

« Sur la base d’une exonération fiscale et sociale, ce fonds permettrait la mise en réserve d’une partie du résultat de l’éleveur dont 90 % environ resteraient affectés au producteur sous forme de placement de gestion de crise, et près de 10 % alimenteraient une caisse commune », a résumé Pascal Prigent, producteur de lait, à l’issue du point de presse organisé par la chambre d’agriculture sur la crise laitière, le 9 septembre à Quimper.

Actuellement, pour 1 000 € de revenus, 45 % sont prélevés sous forme d’impôts et de cotisations, soit 450 €. Il resterait seulement à l’agriculteur 550 € (1 000 € - 450 €) qu’il pourrait mettre en réserve dans le cadre d’un placement de gestion de crise spécifique pour prévenir un défaut de trésorerie, avoir accès à des prêts à court terme ou à des taux intéressants. L’idée émise par la chambre d’agriculture est d’exonérer totalement d’impôts et de cotisations la somme mise en réserve. Dans son hypothèse, 80 % de la somme défiscalisée seraient placées et les 20 % restants abonderaient une caisse commune. Ainsi, si l’on reprend l’exemple des 1 000 € de revenus, une somme de 910 € (550 € + 360 € (450 x 80 %)) serait placée par l’agriculteur et 90 € (450 x 20 %) viendrait abonder une caisse commune aux producteurs. Selon la chambre d’agriculture, cette caisse pourrait bénéficier d’un cofinancement européen dans le cadre du paquet lait.

Pour les éleveurs en OP

Le pot commun serait géré au niveau de la région ou idéalement d’un bassin de production par l’Association des organisations de producteurs (AOP). Il serait réservé aux producteurs organisés en OP. « Pour donner de la consistance à cette association, il faut que les coopératives soient reconnues comme OP et intègrent l’association », insiste Pascal Prigent. L’AOP pourrait mettre en place des mesures pour anticiper la crise ou un fonds d’appui à des investissements. Malgré le contexte, le producteur se veut optimiste. « Même si nous savons que le fonds ne résoudra pas la crise actuelle, et que des mesures d’urgence conjoncturelles et structurelles sont nécessaires, il faut réfléchir et tester de nouveaux outils pour demain. »

En quelque sorte, une fiscalité vertueuse qui permettrait à l’État d’intervenir sans jouer les pompiers comme actuellement. « Les 100 M€ mis sur la table par l’Europe et la France pour réduire la production auraient été plus profitables dans un tel fonds. » Après avoir rencontré les élus locaux, départementaux et régionaux, il reste à convaincre le ministère de l’Agriculture ainsi que Bercy.

 

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